Ma pire expérience de transit
- Morgane Lezan
- 1 févr.
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 13 nov.
Je suis plutôt de nature optimiste et adaptable, et j’arrive globalement à relativiser lorsqu’une situation se complique un peu, notamment dans les mésaventures dans les transports. J’ai connu des arrivées à minuit le 24 décembre à cause des retards de train, les accidents de voiture en covoiturage, les correspondances loupées à Paris à cause du métro en panne…
Laissez-moi vous raconter ce petit week-end à Dublin, qui s’est avéré plus long que prévu!

Printemps 2024, nous partons avec un groupe d’amis en week-end dans la capitale irlandaise, tout se passe globalement bien, mon compagnon et moi avions prévu de rester un jour de plus pour faire une petite excursion à la Chaussée des Géants et à Belfast. Nous avions également prévu de repartir séparément : mon conjoint rentre chez nous à Nice, et je fais un crochet par ma famille en Bretagne pour un événement familial.

La veille de notre départ, deux petites notifications de la compagnie aérienne coup sur coup : “Votre vol a été annulé” suite à un préavis de grève des contrôleurs aériens. AH. Bon ça arrive… Pas de proposition spontanée de nouveau vol, c’est bizarre. Nous sommes donc mercredi soir, avec un vol initialement prévu le jeudi matin. Je regarde les options pour les vols suivants : samedi après-midi pour moi, alors que mon événement est prévu le samedi midi, et lundi pour mon compagnon, qui travaille vendredi. Ni une, ni deux, on file à l’aéroport pour aller voir en direct les possibilités.
Le verdict est sans appel : plus de vols vers la France le lendemain, il faut attendre plusieurs jours avec cette compagnie et comme ce n’est pas de leur faute, rien ne sera pris en charge en termes de logement et de frais supplémentaires. On évalue en vitesse toutes les possibilités : prendre ferry ? D’autres compagnies ? Des correspondances à l’étranger ? Les prix sont exorbitants ailleurs, la solution la plus cohérente est de trouver un vol dans une autre grande capitale, puis de prendre à nos frais une autre compagnie vers la France. A ce stade, j’ai laissé tomber l’idée de rentrer dans ma famille : c’est trop aléatoire, je veux qu’on reste ensemble.
Dans la précipitation, difficile de comparer toutes les options et les meilleurs prix car tous les vols se réservent en parallèle autour de la France. Je réfléchis en urgence aux destinations possibles, généralement pas trop chères : l'Italie ou l’Espagne sont de bonnes alternatives pour rentrer à Nice, on est à côté, on peut trouver un vol mais aussi potentiellement un train. Barcelone ? Complet. Gênes ? Complet. Milan ? Complet. Pise ? 2 places ! Ah non, complet. Rome ? OK ! Mettez nous sur le vol le plus tôt possible ! C’est bon on décolle le matin à 06h00 pour Rome, on trouvera une solution pour rentrer ensuite. On retourne à l’hôtel, on annule le petit-déj du lendemain matin et on s’étale comme des larves sur le lit. Mais ce n’est bien entendu PAS FINI !
Je m'attèle à procéder à l’enregistrement du vol du lendemain… qui n’est en fait pas le lendemain !! Mais le jour d’après… Dans la précipitation, nous n’avons pas compris avec la personne du guichet que le vol était le vendredi et non le jeudi. BON, il est temps maintenant pour mon compagnon de prévenir son travail qu’il ne pourra pas être là vendredi, et de trouver un moyen de faire rapidement Rome-Nice !
Pour moi et ma perception des distances : non Rome, ce n’est pas tout à fait à côté ! une bonne dizaine d’heures de train à faire, avec 2 ou 3 correspondances… Finalement, je trouve un vol à peu près abordable qui fait Rome-Nice, avec 8h d’attente à Rome. On demande à la réception de l’hôtel si c’est possible de prolonger le séjour d’une nuit, qui nous répond “Euh vous êtes sûrs ? Je vous conseille de regarder ailleurs parce que c’est cher”. On regarde aux alentours, la réalité c’est que ce n’est pas moins cher ailleurs, ou alors à l’autre bout de la ville (donc loin de l’aéroport).
Bilan des courses : 400€ de frais en plus entre le nouveau billet d’avion et l’hôtel. Mon compagnon ne veut plus partir en voyage pendant au moins 8 ans (spoiler alert : il a cédé au bout de 6 mois), et j’ai loupé les 90 ans de ma mamie.
C’est moche, mais je sais pertinemment que ça aurait pu être bien pire. Et surtout, nous avions la capacité financière pour absorber cette dépense de dernière minute, nous avions l’aisance nécessaire de la langue et d’Internet pour trouver un itinéraire improvisé et abordable. Je n’ose même pas imaginer des personnes âgées, ou avoir des enfants à charge dans cette situation. Nous avons pu réagir vite après réception de la notification, et malgré ça, les places étaient prises d'assaut, et la solution de la compagnie aérienne nous faisait rester 4 JOURS de plus à Dublin!
Point positif de l’aventure : 1 jour de plus à Dublin et des Cacio e pepe excellentes à l’aéroport de Rome !
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